GF p.61/62

Il montait lentement les marches, le coeur battant, l'esprit anxieux, harcelé surtout par la crainte d'être ridicule; et, soudain, il aperçut en face de lui un monsieur en grande toilette qui le regardait. Ils se trouvaient si près l'un de l'autre que Duroy fit un mouvement en arrière, puis il demeura stupéfait: c'était lui-même, reflété par une haute glace en pied qui formait sur le palier du premier une longue perspective de galerie. Un élan de joie le fit tressaillir, tant il se jugea mieux qu'il n'aurait cru (...) Certes, il réussirait avec cette figure-là et son désir d'arriver, et la résolution qu'il se connaissait et l'indépendance de son esprit.

GF p.74

Quand il se retrouva sur l'escalier, il eut envie de descendre en courant, tant sa joie était véhémente, et il s'élança, enjambant les marches deux par deux; mais tout à coup, il aperçut, dans la grande glace du second étage, un monsieur pressé qui venait en gambadant à sa rencontre, et il s'arrêta net, honteux comme s'il venait d'être surpris en faute.
Puis il se regarda longuement, émerveillé d'être vraiment aussi joli garçon; puis il se sourit avec complaisance; puis, prenant congé de son image, il se salua très bas, avec cérémonie, comme on salue les grands personnages.

GF p.119

Il alla droit à la cheminée pour constater l'état de ses cheveux et de sa toilette; et il rajustait sa cravate devant la glace, quand il aperçut dedans la jeune femme qui le regardait debout sur le seuil de la chambre.
Il fit semblant de ne l'avoir point vue, et ils se considérèrent quelques secondes, au fond du miroir, s'observant, s'épiant avant de se trouver face à face.

GF p.235

A chaque étage de son nouvel escalier il se regardait complaisamment dans cette glace dont la vue lui rappelait sans cesse sa première entrée dans la maison.

GF p.314

En arrivant sur le palier du premier étage, la flamme subite éclatant sous le frottement fit surgir dans la glace leurs deux figures illuminées au milieu des ténèbres de l'escalier.
Ils avaient l'air de fantômes apparus et prêts à s'évanouir dans la nuit.
Du Roy leva la main pour bien éclairer leurs images, et il dit, avec un rire de triomphe:
"Voilà des millionnaires qui passent."

GF p.335

Georges et Suzanne voyaient leurs propres figures renversées dans l'eau, et ils souriaient à leurs images.

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