Parlant du romancier naturaliste, Guy de Maupassant écrit dans son essai "Le Roman" :

         "L'habileté de son plan ne consistera donc point dans l'émotion ou dans le charme, dans un début attachant ou dans une catastrophe émouvante, mais dans le groupement adroit des petits faits constants* d'où se dégagera le sens définitif de l'oeuvre. S'il fait tenir dans trois cents pages dix ans d'une vie pour montrer quelle a été, au milieu de tous les êtres qui l'ont entourée, sa signification particulière et bien caractéristique, il devra savoir éliminer, parmi les menus événements innombrables et quotidiens tous ceux qui lui sont inutiles, et mettre en lumière, d'une façon spéciale, tous ceux qui seraient demeurés inaperçus pour des observateurs peu clairvoyants et qui donnent au livre sa portée, sa valeur d'ensemble.
         On comprend qu'une semblable manière de composer, si différente de l'ancien procédé visible à tous les yeux, déroute souvent les critiques, et qu'ils ne découvrent pas tous les fils si minces, si secrets, presque invisibles, employés par certains artistes modernes à la place de la ficelle unique qui avait nom : l'Intrigue."

*Note : "fait constant" : comprendre "événement banal", "événement de la vie courante".

 Vous l'avez compris, Maupassant se plaignait des critiques littéraires de son époque, qui ne comprenaient pas la façon subtile dont les romanciers naturalistes composaient leurs oeuvres. En lisant Bel-Ami, vous vous attacherez à éviter ce reproche. Vous relèverez les petits événements de la vie courante sélectionnés par Maupassant pour nous faire percevoir l'évolution de son personnage principal et le sens profond de l'oeuvre. Pendant votre lecture, vous renseignerez les tableaux ci-dessous. Simultanément, vous répondrez aux questions qui visent à en dégager des conclusions.