CANDIDE, CHAPITRE I

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ELEMENTS DE LECTURE ANALYTIQUE

 

 

QUESTIONS DE LECTURE ANALYTIQUE

1)      Quelle remarque appelle selon vous la formule initiale du texte ?

2)      Relevez les superlatifs présents dans le texte. Quelle est leur fonction ?

3)      Analysez l’ironie dans la présentation du baron

4)      Analysez l’ironie dans la présentation de Pangloss.

5)      Pour quelle raison la baronne était-elle considérée, pour quelle raison le baron était-il puissant ? Que faut-il penser de ces raisons et de la façon dont Voltaire manie l’argument causal dans ces exemples ? De qui se moque-t-il ?

6)      Commentez le rythme de la phrase qui fait le portrait de la baronne.

7)      « Le fils du baron était en tous points digne de son père » : quelle figure de style reconnaissez-vous?

8)      Quelle est la caractéristique du portrait de Cunégonde ? En quoi ce portrait initial annonce-t-il le destin ultérieur de la jeune fille ?

9)      Etudiez les noms propres : qu’ont-ils d’amusant et de révélateur ?

10) La compréhension de Candide est parfois facilitée par la connaissance de la vie de Voltaire . Par exemple, quelle remarque pourriez-vous faire sur l’une des phrases de ce texte, en apprenant que Voltaire a vécu de 1750 à 1753 dans ce palais où résidait Frédéric II, roi de Prusse, avec lequel il vient de se brouiller à mort au moment où il écrit Candide (1759) ?

 

 

Le Château de Sans-Souci, Potsdam (Allemagne).

Le petit Versailles de Frédéric II.

 

CORRECTION DE LA QUESTION 4

ANALYSEZ L’IRONIE DANS LA PRESENTATION DE PANGLOSS

(Candide, Ch.1, 4°§)  

 

       Le dernier paragraphe présente le précepteur de Candide : Pangloss. L’ironie y est constante.

       « Pangloss, écrit Voltaire, enseignait la métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie ». Selon le principe de l’antiphrase, cette proposition commence avec des termes élogieux et se termine avec des mots dévalorisants qui contredisent les précédants. Le verbe « enseigner » et les termes abstraits qui le suivent semblent vanter le grand savoir du précepteur. Il enseigne la « métaphysique », c’est à dire les fondements de la condition humaine ; la « théologie », la théorie de Dieu ; la « cosmologie », la science des astres et de l’univers. Tout cela paraît très savant. Mais le mot « nigologie », dérivé de « nigaud » qui veut dire « stupide », suggère que toutes ces sciences ne sont que des sottises. Le long mot composé utilisé par Voltaire est d’ailleurs satirique dans sa forme même : il connote des idées de complication et de confusion, il ironise sur le pédantisme du jargon philosophique.

      « Il prouvait admirablement, ajoute Voltaire, qu’il n’y a pas d’effet sans cause ». On reconnaît à nouveau le procédé de l’antiphrase. La proposition commence par deux termes valorisants, le verbe « prouver » et surtout l’adverbe « admirablement ». Mais la suite contredit ce début de phrase emphatique : par définition, tout effet est produit par une cause, c’est une évidence. La compétence philosophique de Pangloss se borne à prouver ce qui n’a pas besoin de l’être.

       Ce paragraphe vise donc à ridiculiser Pangloss, et à travers lui, la philosophie optimiste de Leibniz. En effet, le lecteur peut reconnaître derrière le discours de Pangloss des formules habituelles du grand philosophe allemand. Leibniz affirme qu’il ne se produit sur cette terre aucun événement qui n’ait été voulu par Dieu : il n’y a pas d’effet qui n’ait une cause divine. Voltaire ridiculise cette formule en la déformant et en la réduisant à une lapalissade.

       Une autre idée célèbre de Leibniz est que nous vivons dans « le meilleur des mondes possibles ». Le mal étant nécessaire à l’équilibre de la création, notre monde n’est pas parfait mais il est le meilleur que Dieu pouvait nous offrir. A la fin du paragraphe, Pangloss applique mécaniquement cette philosophie optimiste à ses maîtres et à leur château : « dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux, et madame la meilleure des baronnes possibles ». On peut y voir de la part de Voltaire une façon de critiquer la naïveté de Pangloss, et peut-être même sa servilité. Pangloss serait alors l’exemple de l’intellectuel officiel, qui utilise sa prétendue philosophie pour justifier le système social et faire sa cour à ses maîtres.

      L’intention de Voltaire dans ce passage est donc d’indiquer la mauvaise influence exercée par ce maître sur le jeune et naïf Candide.

 

 

UN PLAN DE COMMENTAIRE COMPOSE

Intro :

Situer : début de Candide, conte philosophique de Voltaire (1759). Voltaire a 63 ans, et ses expériences récentes l’ont poussé vers le pessimisme. Il imagine de raconter les tribulations d’un jeune homme naïf, qui découvre en parcourant le monde l’omniprésence du mal. 

Caractériser l’extrait et dégager l’idée directrice de l’interprétation : Ce 1° chapitre sert d’exposition : présentation du cadre de vie (le plus beau des châteaux) et des personnages : §1 Candide; §2 le baron ; §3 la baronne, sa fille et son fils ; §4 Pangloss. Premier contact du lecteur avec l’œuvre, ce chapitre d’exposition dévoile aussi le ton particulier de l’œuvre : un univers de contes de fées, démystifié par l’ironie (Idée centrale de l’interprétation) . Conte philosophique, plutôt que conte de fées.

 Axes :

1)      Un début qui rappelle le ton des contes de fées

2)      La satire de la noblesse

3)      La satire de l’Optimisme

  

Conclusion : montrer comment le passage contient en germe les grandes lignes de l’œuvre entière.

 

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QUELQUES EXEMPLES DE QUESTIONS POUR L'ORAL DU BAC

A quels indices reconnaissons-nous dans ce début le genre du conte philosophique ?

Qu’est-ce qui rend ce texte comique ?