L'Étranger, d'Albert Camus

 

…« OUI » … ; «  NON » … ; « CELA M’ETAIT EGAL » … ; « JE NE SAIS PAS » … sont quatre expressions les plus usitées par monsieur Meursault . Pourquoi ? Là est la question ! 
            « L’Etranger » est un roman écrit par Albert Camus en 1938-1940, qui lui a valu le prix Nobel de littérature en 1957. Ce récit ou roman de 179 pages est tout simplement un chef d’ œuvre à mes yeux et vous verrez, après une agréable lecture, il le sera pour vous aussi !

 Meursault, jeune travailleur à Alger, apprend que sa mère vient de décéder, il n’a pas l’air touché ! Le lendemain, il va se baigner et rencontre Marie, une jeune femme pleine de vie et de gaieté : «elle avait une belle robe à raies rouges et blanches […] le brun du soleil lui faisait un visage de fleur » p.53. Quelques jours après, il fait la connaissance de Raymond, un voisin, qui l’entraîne des histoires louches. En effet, Raymond demande à Meursault de témoigner contre sa maîtresse, celle-ci ayant bafoué son honneur : « …il y avait de la tromperie… » p 46,47,49. Un jour, Raymond invite Meursault et Marie sur la plage, chez d’autres amis, et, sous un soleil de plomb … 

           Ce livre est un plaisir à lire. il est écrit simplement,  avec des phrases courtes:  « Aujourd'hui, maman est morte » p 7. Le vocabulaire est populaire : «ça tape. » p 26. On apprécierait par contre quelques dialogues qui dynamiseraient le récit. Le style de Camus , à l’aide de passages au discours indirect, arrive néanmoins à ses fins : c’est-à-dire nous baigner dans la torpeur. Il évoque aussi cette torpeur à l’aide de répétitions incessantes sur la chaleur et le soleil : « il faisait très chaud » p 8 : « Le soleil[…] commençait à chauffer mes pieds » p 21 : « la brûlure du soleil gagnait mes joues et j’ai senti des gouttes de sueur… » p 89. De plus, il est très facile à lire, il est facile de comprendre l’histoire de fond, mais se limiter à cette simple lecture serait sans intérêt. Meursault, l’anti-héros, nous déconcerte… Irréaliste, ce personnage de Meursault est face à l’ absurde, difficile à comprendre : il se moque de tout, tout est sans importance : « Marie […] m’a demandé si je voulais me marier avec elle. J’ai dit que cela m’était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait.» p 64. Il n’exprime aucune motivation . C’est aussi ce qui peut laisser le lecteur sur sa faim, … ou le charmer.

          Etrange, cet Etranger ! Lisez ce livre ! Chaque page tournée incite à poursuivre, on voudrait répondre à la question : pourquoi ?

 

 

Pauline Faye