L'Etranger d'Albert Camus

 

            Après le décès de sa mère, Mr Meursault résidant en Algérie est invité chez un ami de son voisin d'immeuble "Raymond", accompagné de son amie Marie. Arrivé à la plage où réside l'ami de son voisin, il s'éclipse et marche le long de cette plage. Il rencontre un arabe, qu'il tue de quatre coups de revolver, dont trois superflus. Suite à ce meurtre, il est jugé, condamné et exécuté.

             Ce que l'on peut reprocher à ce roman ne tient pas à l'intrigue mais plutôt à la façon d'écrire de l'auteur et à sa manière d’illustrer le personnage principal. Qui par choix certainement reste très vague.

     Le premier défaut vient de la présence de nombreuses phrases courtes induisant une lecture en pointillé qui la rend irrégulière et contraignante. De plus, le vocabulaire utilisé est d'une certaine façon assez brut et peut choquer. La première phrase : "Ce matin, ma mère est morte" n' est pas empreinte de sentiment et le roman en lui même est illustré de termes péjoratifs tels que "vieillards, gros ventres, vieilles femmes" ou encore "cette vieille incommode" évoquant certainement la mère de Monsieur Meursault.

     L'autre défaut pourrait venir de la psychologie propre au personnage principal, de sa vision des choses, de sa façon de penser. Aucun dialogue entre lui et d'autres personnages n'est utilisé, forçant l'utilisation de phrases subordonnées qui rendent le texte lourd et difficile à comprendre en cas d'inattention quelconque. Parfois, il donne des réponses aux questions que l'on lui pose , mais qui ne vont pas au delà d'un "oui" ou d'un "non" sans autre commentaire. Ou encore, à la demande en mariage de son amie Marie, il formule un "ça m'est égal", cela nous donne à penser que cet être est vide d'esprit et/ou insensible. Après son arrestation il dit même, "tous les êtres ont un jour souhaité la mort de ceux qu'ils aimaient".

             Cependant, lorsque la mort le concerne directement il mesure toute la valeur de la vie et en apprécie tout particulièrement la possession.

             A l'image de nombreux romans, celui-ci, on l' aime ou on ne l'aime pas, un peu par goût personnel comme pour les vêtements. L'introduction est la mort, l'intrigue est due à la mort et la chute est la mort : cela reste somme toute très peu vivant.

 

Thomas Fournié