ENCART
B.O.
n°28 du 12-7-2001
Programmes des lycées
PROGRAMME D'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN
CLASSE DE PREMIÈRE DES SÉRIES GÉNÉRALES ET TECHNOLOGIQUES
A.
du 5-6-2001. JO du 30-6-2001
NOR : MENE0101228A
RLR : 524-6
MEN - DESCO A4
Vu Code
de l'éducation not. art. L. 311-1 à L. 311-3 et L. 311-5 ; D. n° 90-179 du
23-2-1990 ; A. du 14-2-1992 ; A. du 16-2-1977 ; A. du 15-9-1993 mod. ; A. du
18-3-1999 mod. ; A. du 9-8-2000 ; avis du CNP du 24-4-2001 ; avis du CSE du
3-5-2001
Article 1
- Les
dispositions contenues dans l'article 1er de l'arrêté du 9 août 2000 susvisé
et relatives au programme de l'enseignement obligatoire du français en classe
de première des séries économique et sociale, littéraire, scientifique,
sciences médico-sociales, sciences et technologies industrielles, sciences et
technologies de laboratoire, sciences et technologies tertiaires, techniques de
la musique et de la danse, hôtellerie sont annulées et remplacées par les
dispositions annexées au présent arrêté.
Article 2 - Le
directeur de l'enseignement scolaire est chargé de l'exécution du présent arrêté,
qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 5 juin 2001
Pour le ministre de l'éducation nationale
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
Annexe
PROGRAMME
D'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN CLASSE DE PREMIÈRE DES SÉRIES GÉNÉRALES ET
TECHNOLOGIQUES
LE FRANÇAIS
AU LYCÉE : PRÉAMBULE
Ce préambule indique les finalités de
l'enseignement du français au lycée d'enseignement général et technologique.
Il spécifie les objectifs à atteindre, les types de contenus à enseigner et
les démarches à mettre en pratique pour chaque classe. Il fixe les cadres et
les principes du programme ; les modalités détaillées feront l'objet de
documents d'accompagnement destinés aux professeurs.
I - FINALITÉS
L'enseignement du français participe aux finalités
générales de l'éducation au lycée : l'acquisition de savoirs, la
constitution d'une culture, la formation personnelle et la formation du citoyen.
Ses finalités propres sont la maîtrise de la langue, la connaissance de la
littérature et l'appropriation d'une culture. Ces trois finalités interdépendantes
méritent une égale attention.
- Il contribue à la constitution d'une culture
par la lecture de textes de toutes sortes, principalement d'œuvres littéraires
significatives. Il forme l'attention aux significations de ces œuvres, aux
questionnements dont elles sont porteuses et aux débats d'idées qui caractérisent
chaque époque, dont elles constituent souvent la meilleure expression. Par là,
il permet aux lycéens de construire une perspective historique sur l'espace
culturel auquel ils appartiennent.
- Il favorise la formation personnelle de l'élève
en donnant à chacun une meilleure maîtrise de la langue et en l'amenant à
mieux structurer sa pensée et ses facultés de jugement et d'imagination. Il
doit lui permettre, au terme de cette formation, de savoir organiser sa pensée
et de présenter, par oral et par écrit, des exposés construits abordant les
questions traitées selon plusieurs perspectives coordonnées.
- Il apporte à la formation du citoyen, avec la
connaissance de l'héritage culturel, la réflexion sur les opinions et la
capacité d'argumenter.
Cet enseignement s'inscrit dans la continuité de
celui du collège, mais ses démarches sont plus réflexives, afin de permettre
aux lycéens de devenir des adultes autonomes, aussi bien dans leurs études à
venir que dans leur vie personnelle et leur intégration sociale. Pour remplir
ce rôle majeur dans leur formation culturelle, le français doit à la fois
leur apporter des connaissances et s'attacher à former leur réflexion et leur
esprit critique.
I.1 La formation de la pensée : les
perspectives d'étude
L'étude des textes contribue à former la réflexion
sur l'histoire littéraire et culturelle, sur les genres et les registres, sur
les significations et la singularité des textes et sur l'argumentation et les
effets de chaque discours sur ses destinataires.
L'histoire littéraire et culturelle
Elle doit permettre aux élèves de découvrir et
de s'approprier l'héritage culturel dans lequel ils vivent. Elle les aide à
comprendre le présent à la lumière de l'histoire des mentalités, des idéologies
et des goûts saisie dans la lecture des textes. Elle repose avant tout sur la
connaissance de la littérature française. Mais elle doit aussi donner des
ouvertures sur les espaces culturels francophone et européen qui lui sont
historiquement liés. Elle implique la mise en relation de textes littéraires
et de textes non littéraires, ainsi que de l'écrit et d'autres langages. Au
collège, les élèves ont lu des textes porteurs de références culturelles
majeures. Au lycée, l'approche de l'histoire littéraire et culturelle se fait
de façon plus réflexive. Elle permet de saisir les grandes scansions
historiques que constituent les changements majeurs dans les façons de penser
et de sentir, mais aussi dans les façons de s'exprimer.
Les genres et les registres
Le langage en général, et l'art littéraire en
particulier, a pour propriété spécifique d'exprimer des attitudes et émotions
fondamentales, communes à tous les hommes, qui prennent forme dans les genres
et les registres de l'expression. Il convient donc de donner aux lycéens un accès
à ce patrimoine commun de l'humanité.
Les significations et la singularité des
textes
La lecture et l'écriture de textes variés
permettent aux élèves de mieux percevoir comment tout texte s'inscrit dans des
ensembles mais présente aussi des particularités liées à la situation où il
est élaboré, au projet de son auteur et aux conditions de sa réception ; les
élèves peuvent ainsi discerner comment la signification est influencée par la
situation, mais aussi saisir l'originalité et l'apport des œuvres littéraires
majeures, en ce qu'elles se distinguent des contraintes usuelles.
L'argumentation et les effets de chaque
discours sur ses destinataires
L'examen de débats d'idées majeurs, qui ont
marqué l'histoire culturelle, permet d'éclairer les rapports humains dans la
confrontation d'idées, la façon dont s'élaborent les diverses sortes
d'arguments et leur influence sur les interlocuteurs.
Ces quatre perspectives d'étude sont nécessaires
pour accéder, de façon réfléchie, au sens des textes lus, et pour former le
jugement comme l'esprit critique. Elles permettent, ensemble, une lecture variée
des textes. Elles sont complémentaires ; cependant, l'enseignement du français
au lycée doit permettre aux élèves de se les approprier progressivement. On
aura soin de mettre en avant, pour chaque objet étudié, la perspective ou les
perspectives les plus pertinentes.
I.2 Les connaissances : les objets d'étude
Les textes
La formation d'une culture et la connaissance de
la littérature demandent des lectures nombreuses et diversifiées.
L'enseignement du français au lycée porte donc avant tout sur les textes,
essentiellement littéraires. En effet, les œuvres littéraires, par leurs
effets esthétiques et par les idées qu'elles portent, représentent à cet égard
des objets d'une richesse particulière. La lecture d'œuvres majeures du passé
et d'œuvres contemporaines permet aux élèves de développer leur curiosité
et de nourrir leur imagination, tout en leur faisant acquérir les éléments
d'une culture commune.
La langue
La maîtrise de la langue est la condition première
de l'accès aux textes et de la formation de la pensée. Elle engage l'identité
individuelle et collective. Aussi représente-t-elle une finalité essentielle
et doit-elle être enrichie sans cesse pour répondre aux besoins des lycéens.
Une meilleure maîtrise du vocabulaire, de la syntaxe et des formes de discours
est à la fois une spécificité de l'enseignement du français et la condition
de la réussite dans les autres disciplines. Les élèves doivent donc devenir
capables d'user avec pertinence, tant à l'oral qu'à l'écrit, des principales
formes de discours pour confronter de manière cohérente et convaincante
plusieurs types de représentations, d'analyses ou d'idées. À cette fin, on ne
manquera pas d'associer à l'étude des textes et à l'expression écrite des
temps d'étude de la langue, du point de vue morphologique, syntaxique,
discursif et stylistique.
La formation d'une culture
La culture prend forme par les lectures et par la
mise en relation des textes entre eux. Mais elle exige aussi de les confronter
à d'autres langages, dont le discours de l'image.
D'autre part, elle se structure grâce à une
mise en perspective historique. À cet égard, la richesse des savoirs pour l'étude
des textes et de la littérature impose de privilégier, au cours des années de
seconde et de première, les mouvements et phénomènes qui constituent les
grandes scansions de l'histoire littéraire et culturelle, et les genres
majeurs. La mise en perspective historique se construira donc par l'approche des
moments clés de l'histoire des lettres, de la pensée et de l'esthétique.
II - PROGRESSION D'ENSEMBLE
Le collège a donné les éléments d'une
approche chronologique de l'héritage littéraire et culturel ; le lycée est le
lieu propice pour approfondir celle-ci et l'étudier de façon réflexive, en
faisant percevoir les liens (de continuité et de ruptures) entre passé et présent.
L'accent mis sur la lecture d'œuvres complètes et de groupements de textes
significatifs oblige à tenir le plus grand compte des compétences réelles des
lycéens face à des écrits longs et parfois complexes. En fonction des
difficultés de lecture que présentent les œuvres relevant d'un état de
langue historiquement éloigné, l'attention portera davantage, sans exclusive
cependant, sur des textes et mouvements littéraires des XIXème et XXème siècles
en seconde, et sur des textes et mouvements littéraires et culturels antérieurs
en première. En seconde, les élèves abordent la notion de mouvement littéraire
; en première, celle, plus complexe, de phénomènes littéraires et culturels.
Le domaine français, et francophone en seconde, est privilégié ; en première,
il est mis en relation avec des phénomènes de dimension européenne.
Les genres ont été abordés au collège ; au
lycée, ils sont étudiés méthodiquement, y compris dans leurs évolutions et
leurs combinaisons. Les registres (par exemple, le tragique ou le comique) sont
abordés en seconde, puis approfondis en première. Leur étude permet une mise
en relief des modes de connaissance de l'humain et du monde propres à la littérature,
et favorisera des relations entre les lettres et la philosophie lorsqu'on
abordera celle-ci en terminale.
La réflexion sur la production et la réception
des textes constitue une étude en tant que telle au lycée, alors qu'au collège
elle n'a fait l'objet que d'une initiation. En seconde, elle envisage le
processus même de l'écriture. En première, les différentes formes de
relations entre les textes, et les réécritures sont davantage analysées.
Les éléments de l'argumentation ont été abordés
au collège ; au lycée, ils sont envisagés sur un mode plus analytique. La
classe de seconde met surtout en lumière les façons de convaincre et
persuader. En classe de première, on insiste sur les formes et pratiques liées
à la délibération ; entre autres exercices, la formation à la dissertation
concourt à cette fin.
III - MISE EN ŒUVRE
Le
français au lycée doit donner une culture active. Elle est nécessaire pour
que se développe la curiosité des lycéens, condition première du goût de
lire et de s'exprimer et du plaisir pris aux lettres et aux langages. À cette
fin :
- La lecture est privilégiée : des lectures
abondantes et variées sont indispensables. On fait donc lire aux élèves au
moins six œuvres littéraires par an et de nombreux extraits. Pour l'étude des
textes, qui est le but premier, il existe diverses démarches critiques ; le
professeur les choisit en fonction des situations d'enseignement, mais ces démarches,
ainsi qu'un nécessaire vocabulaire d'analyse qui doit rester limité, ne
constituent pas des objets d'étude en eux-mêmes : elles sont au service de la
compréhension et de la réflexion sur le sens.
- Les productions écrites et orales sont
diversifiées : elles permettent en effet une meilleure compréhension des
lectures en même temps qu'une amélioration de la maîtrise de la langue, des
discours et des capacités d'expression. Des exercices brefs et fréquents développent
l'écriture d'invention, en même temps qu'ils forment à l'écriture de
commentaire et à la dissertation.
- Le travail sur la langue est réalisé à
partir des textes étudiés mais aussi à partir des productions des élèves,
de façon à améliorer la maîtrise de la langue par la pratique en même temps
que par l'analyse.
- Afin d'assurer une intégration effective de l'étude
de la langue, de l'expression orale et écrite et des lectures, le travail
s'organise en ensembles cohérents de séances (ou "séquences")
organisant selon des objectifs communs ces divers aspects de la formation .
Le programme indique les objets d'étude qui sont
abordés à chaque niveau, de façon à assurer le cadre d'une progression
commune de la seconde à la première. Mais le choix des œuvres et des textes
correspondants, ainsi que les modalités de leur étude et les exercices
appropriés relèvent de la compétence des professeurs. En particulier, un
objet d'étude peut être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs séquences
; une séquence peut aussi rassembler des éléments issus de plusieurs objets
d'étude.
En alliant connaissances, capacité de réflexion
personnelle et mise en place de méthodes de travail, on donne aux élèves des
références solides et on les rend capables d'accéder ensuite par eux-mêmes
à d'autres connaissances.
PROGRAMME DE PREMIÈRE
I - OBJECTIFS
L'enseignement du français en classe de première
poursuit, pour les élèves de toutes les sections du lycée d'enseignement général
et technologique, les objectifs fondamentaux du français au lycée : une maîtrise
sans cesse accrue de la langue, la connaissance de la littérature, la
constitution d'une culture et la formation d'une pensée autonome.
Pour la maîtrise de la langue, le but est que
les élèves soient aptes en fin d'année à rédiger un texte composé répondant
à des questions ou des consignes précises, avec une syntaxe et un vocabulaire
appropriés, et à exprimer clairement leur pensée à l'oral.
Pour la connaissance de la littérature, six œuvres
intégrales seront lues dans l'année (mais un nombre plus élevé est bien sûr
recommandé), ainsi que des extraits. Conformément aux principes indiqués dans
le préambule "le français au lycée", ces textes sont étudiés en
ce qu'ils représentent des formes d'expression qui mettent en jeu les propriétés
des genres et des registres majeurs, qu'ils appartiennent à des périodes
significatives de l'histoire littéraire et culturelle, qu'ils révèlent des
enjeux de l'expérience humaine et participent de débats d'idées importants.
En fin de première, les élèves doivent disposer ainsi d'un ensemble de
lectures constituant des références essentielles.
Pour la constitution de leur culture, les élèves
sont amenés en fin d'année de première, en s'appuyant sur les textes abordés
dans cette classe ou dans les années antérieures, à situer les grandes
scansions de l'histoire littéraire et culturelle ainsi que les significations
dont elles sont porteuses. Il ne s'agit pas à cet égard d'entrer dans tout le
détail de l'histoire littéraire, mais de faire comprendre la nature et le sens
des changements d'orientation esthétiques ou culturels les plus décisifs. En série
L, cette mise en perspective historique fera l'objet d'une attention particulière
et sera plus approfondie.
Pour la formation d'une pensée critique
autonome, au terme de l'enseignement commun obligatoire du français, les lycéens
doivent être en mesure de lire, comprendre et commenter par eux-mêmes un
texte, en repérant les questions de langue, d'histoire, de contexte,
d'argumentation et d'esthétique, qui peuvent être pertinentes à son sujet ;
ils doivent être capables, à partir de leurs lectures, de formuler un jugement
personnel argumenté, notamment dans un commentaire ou dans une dissertation.
II - CONTENUS
II.1 Les perspectives d'étude
Dans
la continuité de la classe de seconde, il s'agit avant tout d'amener les élèves
à savoir construire les significations des textes et des œuvres. À cet effet,
on continue de privilégier quatre perspectives d'étude :
- l'étude de l'histoire littéraire et
culturelle ;
- l'étude des genres et des registres ;
- l'étude de l'argumentation et des effets sur
les destinataires ;
- l'étude de l'intertextualité et de la
singularité des textes.
La progression entre la classe de seconde et
celle de première porte donc sur l'acquisition des connaissances et sur le développement
des aptitudes suivantes :
- la mise en perspective des grandes ruptures qui
scandent l'histoire littéraire et la familiarisation avec quelques grands débats
ou idées qui ont marqué celle-ci ;
- la reconnaissance des principaux genres et la
compréhension de leurs évolutions et combinaisons ;
- la réflexion sur les registres ;
- l'approfondissement des questions
d'intertextualité et de réécritures ;
- la capacité de délibérer.
II.2 Les objets d'étude
La
liste des objets à étudier en classe de première complète celle de la classe
de seconde. Comme pour celle-ci, les objets d'étude retenus pour l'année de
première seront abordés selon :
- une perspective dominante, qui constitue
l'approche la plus pertinente pour chacun de ces objets d'étude ;
- une (ou des) perspective(s) complémentaire(s)
permettant d'étudier les textes et les œuvres dans leur complexité.
Les objets 1 à 5 sont communs à toutes les séries
d'enseignement général et technologique. Cependant, l'objet d'étude 1, «
Mouvement littéraire et culturel », est facultatif dans les séries
technologiques.
Pour la série littéraire, s'ajoutent les objets
d'études 6 et 7. Ces
objets, propres à la série littéraire ont vocation à prendre davantage en
compte la composante individuelle et l'aptitude à situer l'individu par rapport
à autrui, tant en matière de réception que d'expression. On s'attache, dans
cet esprit, à des approches qui renvoient à des problématiques en rapport
avec l'écriture ou à des questions d'ordre générique ou historique.
1 - Mouvement littéraire et culturel
En partant des textes, en ménageant des temps de
recherche autonome et en s'appuyant sur les acquis de seconde, il s'agit
d'amener les élèves à approfondir la notion de mouvement littéraire et
culturel (auteurs, œuvres, contextes) pour les phénomènes majeurs dans les
cultures française et européenne. La démarche de contextualisation particulièrement
mise en œuvre ici est sollicitée en tant que de besoin dans les autres objets
d'étude. L'élève enrichit ainsi son savoir d'histoire littéraire et
culturelle au fil de ses lectures. En classe de première, on étudie en tant
que tel un mouvement littéraire et culturel français et européen du XVIème
au XVIIIème siècle ; d'autres mouvements le sont en liaison avec les autres
objets d'étude. On construit des relations de comparaison et de chronologie
entre les mouvements étudiés en seconde et en première.
Corpus : un
ensemble de textes littéraires, complété par des documents (y compris des
images), et une œuvre littéraire au choix du professeur.
Perspective dominante : histoire
littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire : étude
des genres et des registres.
N.B. - Les documents d'accompagnement donnent la
liste indicative de mouvements appropriés à la classe de première.
2 - La poésie
L'analyse des enjeux des relations entre forme et
signification permet de faire saisir aux élèves la spécificité du travail poétique
sur le langage. En situant une œuvre dans un mouvement littéraire, on fera
discerner les continuités et les évolutions dans les conceptions de la poésie,
notamment autour des représentations de la modernité.
Corpus : un
recueil poétique et/ou un groupement de poèmes, choisis par le professeur.
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : approche
de l'histoire littéraire et culturelle ; réflexion sur l'intertextualité et
la singularité des textes.
3 - Le théâtre : texte et représentation
Le but est d'analyser le langage théâtral dans
le texte et dans les relations entre le texte et les aspects visuels et sonores
liés à la représentation. Il s'agit de faire percevoir que ces liens varient
selon les genres, les registres et les époques et que la réception d'un texte
de théâtre varie selon les mises en scène.
Corpus : une
pièce au choix du professeur accompagnée de textes et de documents complémentaires
(en particulier de caractère visuel).
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : étude
de l'histoire littéraire et culturelle ; étude de l'intertextualité et de la
singularité des textes.
4 - Convaincre, persuader et délibérer : les
formes et les fonctions de l'essai, du dialogue et de l'apologue
Il s'agit de réfléchir aux différentes formes
de l'argumentation (directe ou indirecte) afin de développer la maîtrise de la
comparaison entre plusieurs opinions pour constituer la sienne propre.
Corpus : une
œuvre littéraire et un groupement de textes, complété par des documents
(pouvant inclure des articles de presse et des images) au choix du professeur.
Perspective dominante : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective complémentaire : étude
des genres et des registres.
N.B. - Les documents d'accompagnement donneront
à titre indicatif des problématiques appropriées à la classe de première.
5 - Le biographique
Les rapports entre réalité vécue, écriture et
fiction, à travers diverses formes du biographique (récits de vie, mémoires,
journal intime, biographie, autobiographie, roman autobiographique) sont analysés
de façon à faire apparaître les enjeux de l'expression de soi ou de l'image
d'une personne.
Corpus : une
œuvre littéraire accompagnée de textes et de documents complémentaires ou un
groupement de textes et des documents complémentaires, au choix du professeur.
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire ; étude de l'histoire littéraire
et culturelle.
6 - L'épistolaire
Il s'agit de faire percevoir la diversité des
formes de la correspondance (lettres authentiques, lettres ouvertes, romans épistolaires,
correspondances d'écrivains) et leurs fonctions esthétiques et argumentatives.
Corpus : une
œuvre littéraire ou un groupement de textes, au choix du professeur.
Perspective dominante : étude
des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : étude
de l'argumentation et des effets sur le destinataire ; étude de l'histoire littéraire
et culturelle.
7 - Les réécritures
L'analyse et la pratique des formes de réécriture
par amplification, par réduction et par transposition (y compris par
changements de style) font apparaître le rôle des réécritures comme
adaptation à des situations, des destinataires et des buts différents. On
approfondit la réflexion sur l'usuel et l'original.
Corpus : un
groupement de textes littéraires au choix du professeur.
Perspective dominante : réflexion
sur l'intertextualité et la singularité des textes.
Perspectives complémentaires : étude
des genres et des registres ; étude de l'argumentation et des effets sur le
destinataire.
III - DÉMARCHE
Le
professeur assure la mise en œuvre du programme par des ensembles cohérents de
travaux associant lectures, expression écrite et orale et étude de la langue
ou séquences. Comme en classe de seconde, un objet d'étude peut être abordé
à l'intérieur d'une ou plusieurs séquences et, naturellement, une séquence
peut rassembler des éléments issus de plusieurs objets d'étude.
La durée des séquences peut varier en fonction
du projet du professeur et des réactions des élèves ; leur durée moyenne
sera d'une quinzaine d'heures.
Le professeur choisit les textes et les œuvres
qu'il fait lire et étudier ; il organise son enseignement en tenant compte du
niveau de ses élèves et de son projet pédagogique.
IV - MISE EN ŒUVRE ET PRATIQUES
IV.1 La lecture
La classe de première poursuit l'effort engagé
en seconde pour assurer des lectures aussi nombreuses que possible. Il convient
que les élèves lisent au moins six œuvres littéraires par an, ainsi que des
textes et documents très diversifiés.
On s'attache à approfondir la maîtrise des deux
formes de lecture : lecture analytique et lecture cursive.
•
La lecture analytique a pour but la construction détaillée de la signification
d'un texte. Elle constitue donc un travail d'interprétation. Elle vise à développer
la capacité d'analyses critiques autonomes. Elle peut s'appliquer à des textes
de longueurs variées :
- appliquée à des textes brefs, elle cherche à
faire lire les élèves avec méthode ;
- appliquée à des textes longs, elle permet l'étude
de l'œuvre intégrale. Découverte dans un premier temps grâce à une lecture
cursive, l'œuvre est ensuite reprise et étudiée de façon analytique.
Les documents et extraits sont organisés en
groupements de textes, étudiés en trois ou quatre semaines au maximum. De même,
l'étude d'une œuvre intégrale ne s'étendra pas sur plus de trois ou quatre
semaines.
•
La lecture cursive est la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle
se développe dans la classe et en dehors de la classe afin de faire lire des élèves
qui n'en ont pas toujours l'habitude ni le goût. Elle est avant tout une
lecture personnelle et vise à développer l'autonomie des élèves. Elle n'amène
pas à analyser le détail du texte mais à saisir le sens et les caractéristiques
d'ensemble des textes. Elle peut s'appliquer à des documents, extraits et
textes brefs, mais son objet essentiel est la lecture d'œuvres complètes. Elle
constitue ainsi un moyen important pour former le goût de lire et permet aux élèves
de déterminer des critères de choix. En classe, le professeur propose des
textes, indique des orientations pour aider les élèves à avoir une lecture
active, généralement en fonction d'un projet, et il établit des bilans.
Les lectures d'œuvres dans l'année se répartissent
entre lectures cursives et lectures analytiques (dont les études d'œuvres intégrales),
si possible de façon équilibrée. Les lectures documentaires (analytiques ou
cursives selon les situations et les besoins) deviennent en fin de première un
moyen courant d'information. On continue à utiliser les dictionnaires et
encyclopédies, la presse et les bases de données. On introduit des lectures de
documents longs.
La lecture s'applique aussi à l'image (fixe et
mobile, y compris des films). L'analyse s'attache à dégager les spécificités
du discours de l'image et à mettre en relation le langage verbal et le langage
visuel.
L'ensemble des lectures constitue le fondement du
travail d'histoire littéraire et culturelle : un mouvement est étudié à
partir d'une œuvre majeure, accompagnée d'extraits complémentaires ; des
lectures cursives en enrichissent l'approche ; les lectures documentaires
nourrissent la réflexion à son sujet. En retour, l'histoire littéraire
contribue à contextualiser les lectures.
IV.2 L'écriture
Le
but est d'amener les élèves à la maîtrise de l'expression écrite autonome
dans les trois domaines suivants :
- écrits d'argumentation et de délibération,
en relation avec les textes et œuvres étudiés ; les exercices d'analyse, de
commentaire et de dissertation concourent à cette fin ;
- écrits d'invention, en liaison notamment avec
les différents genres et registres étudiés ; lecture et écriture sont associées
dans des travaux de réécriture qui contribuent à une meilleure compréhension
des textes ; on fait apparaître les liens entre invention et argumentation ;
- écrits fonctionnels, visant à mettre en forme
et transmettre des informations et à construire et restituer les savoirs (en
français et dans les autres disciplines) ; les exercices de comptes rendus, de
synthèses et de résumés sont utilisés dans ce but.
IV.3 L'oral
En classe de première, l'objectif est de compléter
l'analyse des spécificités de l'oral et d'en assurer une pratique effective.
À cette fin, on associe :
- l'écoute que l'on continue à cultiver en
insistant sur les exercices de reformulation des propos entendus ;
- l'oralisation des textes littéraires qui porte
sur des textes plus longs qu'en seconde ;
- les pratiques de production orale, en privilégiant
les comptes rendus, les exposés oraux de lectures et de points de vue
personnels, les échanges et les débats.
IV.4 L'étude de la langue
Cette étude constitue toujours en première un
objectif majeur. Étroitement associée aux lectures analytiques des textes
ainsi qu'aux productions orales et écrites des élèves - notamment dans les écrits
d'invention, le commentaire et la dissertation - elle doit être intégrée à
chaque séquence. Le travail sur la langue privilégie en première la réflexion
sur le sens et a pour objectifs essentiels :
- l'enrichissement du lexique, et plus particulièrement
celui de l'abstraction et de la sensibilité ;
- la réflexion sur la subjectivité dans la
langue, liée à l'étude de l'énonciation ;
- la consolidation de la structuration et de la
cohérence des textes des élèves ;
- l'étude des variations historiques, sociales
et culturelles de l'usage langagier.
V - RELATIONS AVEC LES AUTRES DISCIPLINES
Discipline
carrefour, le français développe les compétences indispensables dans toutes
les disciplines. Des relations plus précises seront établies et indiquées
comme telles aux élèves avec les disciplines suivantes :
- les arts, notamment pour l'étude des genres et
registres, de l'histoire culturelle et l'analyse de l'image ;
- les langues anciennes, pour l'étude des genres
et registres, de l'histoire littéraire et culturelle, du lexique ;
- les langues vivantes, en particulier dans
l'approche des mouvements culturels européens ;
- l'histoire, y compris l'histoire des sciences,
pour la construction de problématiques d'histoire culturelle ;
- la philosophie, que les élèves aborderont en
terminale, par la réflexion sur les registres, sur l'histoire culturelle et sur
la langue, et par la formation au commentaire de texte et la dissertation.
Cette liste n'est pas limitative ; chaque
professeur l'enrichira en fonction du projet pédagogique de la classe et de l'établissement.
Le programme accorde une grande place au
dialogue. Les travaux personnels encadrés constituent un dispositif susceptible
de faciliter cet apprentissage dans la mesure où ils nécessitent discussion, débat,
argumentation et justification. Par ailleurs, ces travaux personnels encadrés réclament
un travail sur plusieurs semaines : ils supposent de la part des élèves une
aptitude à la relecture, la correction et la reformulation indispensables pour
l'écriture, notamment d'invention. Enfin, les thèmes choisis permettent des
articulations avec les objets d'étude imposés par le programme.
VI - DOCUMENTATION ET RELATIONS AVEC D'AUTRES
PARTENAIRES
Pour
les travaux de documentation (par l'usage des fonds documentaires multimédias
et pluridisciplinaires) et pour organiser les lectures et des échanges autour
des lectures, le professeur de français développera la liaison avec le
professeur-documentaliste, dans le cadre d'un projet pédagogique.
Il est aussi recommandé de développer
l'attention des élèves à l'actualité littéraire et culturelle. Il est
conseillé de solliciter dans la mesure du possible des interventions d'auteurs,
d'acteurs, de metteurs en scène, d'éditeurs, de bibliothécaires, de
journalistes et de plasticiens, qui s'inscrivent dans le cadre des projets d'établissement.